286 PSE : près de 300 000 emplois menacés ou supprimés
Alors que la France est frappée par une vague de désindustrialisation historique et que 300 000 emplois sont directement menacés, dont une majorité de TPE, la CGT tire la sonnette d’alarme face à une crise sociale, économique et environnementale. Les départs de feu se multiplient sur tout le territoire.
Depuis plusieurs mois, la CGT alerte sur la situation industrielle désastreuse, la tendance globale étant même à l’accélération du rythme de mise en œuvre de plans de suppressions d’emplois depuis septembre.
Les secteurs le plus impactés par les suppressions d’emploi sont la métallurgie : 13000 emplois directs supprimés ou menacés, le commerce : plus de 10000, le secteur public et associatif, plus de 7000, les banques et assurances, plus de 6000, la chimie, plus de 7000.
Si on cumule le total des emplois supprimés ou menacés (70 586) et le potentiel d’emplois indirects et induits dans l’industrie (57 664 hypothèse basse, 129 744 hypothèse haute), on arrive donc à l’évaluation globale d’un impact négatif compris entre 128 250 et 200 330 emplois depuis septembre 2023 recensés par la CGT.
On estime que plusieurs dizaines de milliers d’emplois supplémentaires menacés peuvent être ajoutés à ceux recensés par la CGT.
Au-delà des ravages sociaux avec la destruction d’emplois directs et indirects, la désindustrialisation entraîne aussi des ravages territoriaux avec la désertification impactant tout le tissu économique et les services publics français.
Chaque emploi supprimé entraîne des effets domino sur les sous-traitants, les prestataires de services et tout l’écosystème économique local. Ces plans de licenciements n’effacent pas seulement des emplois, ils vident des régions de leur attractivité, de leur commerce de proximité…
Des vies brisées, des familles dans l'incertitude : derrière les chiffres c'est un drame humain qui se joue
Ces plans de licenciements entraînent des impacts sociaux profonds, des difficultés financières jusqu’à la perte de logement, fragilisant le tissu social dans de nombreux territoires.
Des conséquences environnementales sont inévitables. La délocalisation de nos productions vers des pays où les normes environnementales sont faibles, voire inexistantes, amplifie l’impact écologique de ces choix. À cela s’ajoute un paradoxe, les productions exportées à l’étranger reviendront manufacturées dans notre pays, alourdissant encore plus le bilan carbone de la délocalisation. La souveraineté de notre pays est, quant à elle, menacée.
En externalisant ces pans entiers de sa capacité productive, la France perd non seulement des emplois, mais aussi le contrôle sur des secteurs clés de son économie. Cette situation alimente une dépendance accrue à l’égard d’autres pays.
De l'argent public distribué sans contrepartie aux entreprises qui licencient et délocalisent
Face à cela, l’État ne joue pas son rôle de garant, et au contraire, il aggrave la situation. L’argent public est massivement versé dans des aides et subventions aux entreprises qui, sans contrepartie, licencient et délocalisent.
En juillet 2023, la Cour des comptes estime à 260,4 milliards d’euros le soutien financier total aux entreprises, y compris les prêts garantis et le report du paiement des cotisations sociales. Aucun contrôle ni mécanisme coercitif n’empêche ces pratiques qui affaiblissent notre tissu industriel et nos emplois.
Ces fermetures d’entreprises et d’usines sont les conséquences directes de la politique de l’offre menée par Emmanuel Macron depuis son premier mandat. Sa seule boussole a été d’attirer des investisseurs étrangers, qui une fois sur le territoire, pillent les savoirs et les brevets avant de repartir ouvrir des usines à bas coûts dans d’autres pays.
L’État doit impérativement agir pour restaurer la souveraineté industrielle de la France et mettre en place une véritable politique industrielle ambitieuse. Cela passe par l’arrêt des délocalisations et par une relocalisation des productions.
Il est également essentiel de lutter contre le dumping social qui exploite les travailleur·ses sous-payés dans d’autres pays, tout en détruisant les emplois locaux. Une véritable stratégie industrielle est donc indispensable afin de garantir un avenir durable pour la France.
la CGT demande à l’Etat de prendre ses responsabilités et de lancer en urgence des assises pour l’industrie pour définir les orientations de la politique industrielle française afin de relancer notre outil productif et agir pour les emplois en France.
La CGT appelle tous les salarié·es à une mobilisation nationale le 12 décembre 2024. A Troyes, rassemblement à 13h45 devant l’UIMM, où une délégation rencontrera les patrons locaux.
Au-delà de la sauvegarde des emplois, la CGT insiste sur une politique industrielle qui respecte les travailleurs·ses, le territoire et l’environnement. La crise ne doit pas être un prétexte pour démanteler les droits sociaux ni pour imposer des sacrifices aux plus fragiles.
Ce n’est pas aux salarié·es, jeunes et retraité·es de payer la dette pour les plus fortunés !